Friday, November 30, 2018

Carol Saba: Speak Now... Or Forever Hold Your Peace!

French original below the jump.

Speak Now... Or Forever Hold Your Peace!

"You are Peter, and on this rock I will build My church, and the gates of hell shall not prevail against it." (Matthew 16:18)

The Orthodox Church, which is the Body of Christ, shall never be defeated by the gates of hell. We should, however, admit that the state of world Orthodoxy, which is supposed to reflect the condition and manner of divine life, is badly damaged. A sort of generalized chaos seems to be establishing itself under the cover of the "canonical" theses of some and the "canonical" antitheses of others. They invoke the spirit of unity, while their actions here and there betray and dismantle the Church's witness, discrediting it. The Orthodox Church has certainly experienced better and worse since the glorious resurrection of the Lord, which we tend to box off, at the risk of losing all the meaning and power of the Savior's life-giving Cross.

The Orthodox Church, which has experienced in history worse moments than today, appears to be badly damaged, from the inside out. At the moment when the accelerations of globalization, of the digital revolution and of communication should have appeared to her as a vast field of mission and as manna fallen from heaven, a divine opportunity to bear witness to her unity, Orthodoxy seems to give itself over to the spirit of this world and every form of internal competition, offering itself to every form of political instrumentalization by the powers of this world and every possible form of wrangling, which risk causing schisms and tears within it.

A deleterious showdown from another era appears to be establishing itself between Orthodoxy's poles of "communion", transforming them into poles of "competition" and even of clashes. A warlike language appears to have replaced that of the Gospel. The logic of trench warfare appears to have the upper hand over the dynamic of conciliarity and that of the mutual responsibility of all the autocephalous Churches, a subject dear to the heart of Patriarch Daniel of Romania, of which he recently reminded Patriarch Bartholomew during the consecration of the "national cathedral." 
  
We build enormous stone churches, but we forget Christ, who suffers from out internal quarrels, as if Orthodoxy were a "game of thrones". A christ of this world appears to overshadow our Lord and our God, who rose from the dead for the life of the world. A ball of fire appears to tumble along at lunatic speed, burning everything in its path. Instead of raising up, it crushes. Instead of enlightening the world with the unfading light of Christ, it worries the little flock...

Should we keep silent and let the leaders on all sides of this descent into hell act? Or should we proclaim to the primates loud and clear their responsibility, regardless of what might otherwise be the validity of their pretexts for justifying their deleterious enterprises when they desire good but do evil?

I am certain that if discernment is set in motion, if the audacity of those in charge of the Lord's flock today was on display for bearing witness to what is essential, to the one thing needful, for mutually correcting and considering each other-- truly and not just in the nice words of nice speeches pronounced in beautiful cathedrals-- as members of one Body, then we shall see the beautiful Face of faces of Christ the Savior and the Cross of the Lord who has already triumphed and shall triumph once more!




Parler maintenant ... ou se taire à jamais ... !
التكلم الآن او الصمت الى الابد ... !


"Et je te dis aussi, que tu es Pierre, et sur cette pierre j’édifierai mon Eglise ; et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle » (Mt 16.18)

L'Eglise orthodoxe, qui est le Corps du Christ, aucune des portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. Mais, avouons-le, l'état de l'othodoxie mondiale, cette Eglise visible qui est censée refléter l'état et le mode de vie divine, de l'Eglise invisible, est très abimé. Une sorte de chaos généralisé semble s'installer sous couvert des thèses "canoniques" des uns et des antithèses "canoniques" des autres. On prône l'esprit d'unité et, les actes qu'on pose, ici et la, concrètement, le trahissent et destructurent le témoignage de l'Eglise et le décrédibilisent. Certes l'Eglise orthodoxe a connu des pires et des meilleures depuis la glorieuse résurrection du Seigneur qu'on a tendance à emboîter dans nos boîtes au risque de perdre tout le sens et la force de la Croix vivifiante du Seigneur.

L'Eglise orthodoxe qui a connu dans l'histoire des moments qui étaient pires que ceux d'aujourd'hui, paraît aujourd'hui abîmée, de l'intérieur et de l'extérieure. Au moment où les accélérations de la globalisation, de la révolution digitale et celles de la communication auraient dû se présenter à elle comme un large espace de mission et comme une manne qui tombe du Ciel, une opportunité divine pour témoigner de son unité, l'orthodoxie semble s'abondonner à l'esprit de ce monde et à toutes les formes de compétitions internes, en prêtant son flanc à toutes les formes d'instrumentalisation politique par les forces de ce monde et à toutes les formes de tiraillements possibles er imaginables qui risquent de provoquer en elle, schisme et déchirures.

Un bras de fer néfaste, d'un autre âge, semble aujourdhui s'installer entre ses pôles de "communion" en les transformant en pôles de "compétition", voire d'affrontements. Un langage guerrier semble remplacer celui de l'Evangile. La logique des tranchées semble prendre le dessus sur la dynamique de la conciliarité, et de celle de la co-responsabilité de toutes les Églises autocéphales, thème cher au Patriarche Daniel de Roumanie, et qu'il a rappelé au Patriarche Bartholomee récemment à Bucarest lors de la consécration de la "cathédrale de la nation".

On construit d'énormes églises en pierre, et on oublie le Christ souffrant de nos querelles intestines, comme si l'orthodoxie était un jeu de trônes, et des "game of thrones". Un Christ de ce monde semble occulter notre Seigneur et notre Dieu, ressuscité des morts pour la vie du monde. Une boule de feu semble débouler à une vitesse folle, elle brûle tout sur son chemin. Au lieu de relever, elle écrase. Au lieu d'éclairer le monde par la lumière sans déclin du Christ, elle déconcerte le petit troupeau ...

Faut-il garder le silence et laisser faire les responsables de tous bords de cette descente aux enfers ? Ou bien faut-il clamer haut et fort leur responsabilité, aux primats, quels que soient par ailleurs la validité de leurs arguments pour justifier leurs entreprises néfastes quand ils veulent le bien mais font le mal ?

Je suis certain que si le discernement se met en marche, que si l'audace de ceux qui ont la charge du troupeau du Seigneur aujourdhui se manifeste pour témoigner de l'essentiel, de l'Unique nécessaire, pour corriger et se considérer réciproquement, réellement, et non pas seulement dans les belles paroles des beaux discours prononcés dans les belles cathédrales, les membres d'un seul Corps, alors nous verrons le beau Visage des visages, celui, unique, du Christ Sauveur et la Croix du Seigneur qui a déjà vaincu, de nouveau vaincra !

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